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Rude Roazhon
30 novembre 2007

La CGT-PTT contre « les méthodes expéditives » de la Poste

La CGT-PTT contre « les méthodes expéditives » de la Poste

Jeudi, la CGT-PTT a souhaité pointer du doigt ce qu'elle considère être un sérieux problème au sein de la Poste. Dans l'après-midi en effet, le sort de trois agents, menacés de licenciements ou de mise à pied, devait être scellé en 2h30, en tout et pour tout, devant une commission. Face à ce « travail à la chaîne » et au manque de temps accordé aux syndicats pour préparer leur défense, la CGT-PTT s'insurge.

CGTPTT

C'est à Isabelle Gouedo, représentante du personnel à la Poste, qu'incombe la lourde tâche de défendre les agents. Licenciements, sanctions, mises à pied... Isabelle prépare sa défense, émet des avis devant la commission, cherche des solutions en faveur des salariés. « Aujourd'hui trois commissions sont censées se réunir. Deux personnes risquent le licenciement, pour faute grave et inaptitude physique et la troisième, une mise à pied. » Le problème pour Isabelle ? Elle n'a eu qu'une petite matinée pour préparer la défense des agents et les commissions, pour les trois dossiers réunis, ne siégeront pas plus de 2h30 en tout et pour tout.

« C'est de l'abattage »

« C'est de l'abattage, poursuit Loïc Morel de la CGT-PTT. Il faut du temps pour préparer ces commissions, lire convenablement les dossiers, interroger des gens si besoin... C'est un manque de respect pour les agents et pour les élus du personnel chargé de les défendre. » De son côté la direction du courrier Haute-Bretagne se défend : " Ces procédures sont légales, nomées et réglementées. Les délais ont été respectés afin de permettre aux agents de prendre connaissance de leurs dossiers."

Pour mieux comprendre l'enjeu de ces commissions, il faut savoir que deux délégués syndicaux et deux représentants du personnel y siègent. S'ils n'arrivent pas ensemble à se mettre d'accord sur le dossier, c'est alors à la direction de trancher. Une décision peut alors prendre effet dans les huit jours. « Il y a donc une dégradation très nette des méthodes utilisées par la Poste, notamment concernant les licenciements pour inaptitude physique qui représentent 2/3 des renvois. »

En effet, à en croire notre syndiqué et l'élue du personnel, la politique serait d'avantage au licenciement de ces personnes inaptes, plutôt qu'à leur reclassement. « Alors que ces problèmes physiques sont souvent dû au travail en lui-même. Avec la logique concurrentielle de la Poste aujourd'hui, le fait de sous-traiter certaines activités, on entend dire que les reclassements sont difficiles. Ce genre de dossier se termine d'ailleurs souvent plutôt mal pour l'agent, qui est licencié. » A cela la Direction répond que des solutions de reclassements sont trouvées pour la plupart des agents à aptitudes réduites, avec des postes de travail adaptés. Pourtant selon Loïc Morel, « aujourd'hui chaque métier est tellement compartimenté qu'on dit à chacun de se débrouiller avec son personnel. »

Cet état de fait aurait d'ailleurs des conséquences importantes qui inquiéteraient la médecine préventive. « Les médecins savent que s'ils préconisent une inaptitude, ils condamnent quasiment l'agent au licenciement. De plus, beaucoup de personnes cachent leur pathologie, ce qui peut avoir des conséquences plus graves encore. »

« Nous refusons de nous y rendre »

Vous l'aurez compris, les trois commissions de cet après-midi ne font que s'ajouter aux revendications syndicales. Loïc Morel et Isabelle Gouedo l'ont décidé, seul un des trois dossiers sera porté en commission cet après-midi. « Celui qui risque une mise à pied, car reculer le placerait dans une situation encore plus difficile. Nous n'aurons que trente minutes pour le défendre... Mais pour les deux autres, nous refusons de nous y rendre. Les agents le comprennent très bien. » Comme le prévoit la loi, de nouvelles commissions seront donc convoquées dans les quinze jours.

" Ce que nous voulons c'est une journée entière pour chaque cas et pas de limitation dans le temps des commissions. » Des demandes orales et écrites ont été adressées à la direction et sont restées sans réponse jusque là. Elle découvrira donc cet après-midi que deux des cas prévus en commissions, ne seront pas traités. La CGT espère que le dialogue pourra alors s'ouvrir, pour le bien des salariés.

En plus : Ce soir, deux commissions sur trois auront finalement eu lieu. La troisième sera reportée dans huit jours au plus tôt.

Sabrina KHENFER (RENNES-INFHONET)

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